Proverbes persans, page 1

La dissimulation est aux affaires ce que l'alliage est à la monnaie : un peu est nécessaire, trop la discrédite.

La précipitation vient du Diable ; Dieu travaille lentement.

Le mensonge qui fait du bien vaut mieux que la vérité qui fait du mal.

On peut laver sa robe et non sa conscience.

Que de maladies qui ne sont en réalité que des guérisons !

La patience est un arbre dont la racine est amère, et dont les fruits sont très doux.

Mieux vaut une mauvaise réputation que demeurer dans l'obscurité.

Aucun chat ne prend des souris pour l'amour de Dieu.

Ce que tu manges devient pourriture, ce que tu donnes devient une rose.

Un once de vanité gâte un quintal de mérite.

Si tu veux être apprécié, meurs ou voyage !

Tout défaut qui plaît au sultan est une qualité.

L'enfant qu'on a dans la vieillesse est un grelot au pied du cercueil.

Le serpent change de peau, non de nature.

C'est au plus étroit du défilé que la vallée commence.

Quand le ventre est vide, le corps devient esprit ; quand il est rempli, l'esprit devient corps.

Si à midi le roi te dit qu'il fait nuit, contemple les étoiles.

C'est contrarier les desseins du maître que d'arracher à la branche le fruit qu'elle veut nourrir encore.

Cherche la vérité dans la méditation et non continuellement dans les livres moisis. Celui qui veut voir la lune regarde le ciel et non l'étang.

La parole est la rumination de l'homme, s'il ne parle pas, il se morfond.

L'homme pressé refait deux fois la même chose.

Le vrai sage est celui qui apprend de tout le monde.

Mieux vaut vivre enchaîné près de celui que l'on aime, que libre au milieu des jardins près de celui que l'on hait.

Une centaine de citadins ne peuvent dénouer le nœud fait par un paysan.

La politesse est une monnaie destinée à enrichir non point celui qui la reçoit, mais celui qui la dépense.

L'ignorance, c'est la mort ; le savoir, c'est la vie.

La fumée de chacun sait par où sortir.

Qui brûle sa maison se chauffe au moins une fois.

Le savant qui ne met pas en pratique son savoir est une abeille qui ne donne pas de miel.

Qui n'a pas d'enfants n'a pas de lumière dans les yeux.